Progressenza ?

Sur une tentative littéraire

« Progressenza vuol dire progresso più decadenza »

À la fin de La Cité des femmes de Federico Fellini, une banderole affiche cette « cabriole philologique ».

Progressenza, progrès & décadence.

« Ce sont deux éléments qui cheminent fatalement ensemble, précisément parce que l’idée-même de progrès porte déjà en elle son déclin. » Peut-être que le devenir créatif est essentiellement progrès et dégénérescence, progrescence.

Il ne faut pas comprendre qu’au progrès succède la décadence. Pas plus que le progrès lutte avec la décadence. Encore moins que tout progrès mènerait fatalement à la décadence. Il faut vivre l’idée que le progrès a la décadence pour danger.

Quelle différence ? La décadence comme danger du progrès n’en est pas son complément (« le jour succède à la nuit »). Elle n’en est pas son rival (« le Bien lutte avec le Mal »). Elle n’en est pas non plus son destin (« le désordre mène fatalement à l’anarchie »).

Elle est ce spectre qu’il faut conjurer à mesure qu’on progresse. Elle est l’ombre portée de son processus, de son intensification, à mesure que l’on marche toujours plus loin sous le soleil.

Voilà pourquoi : progressenza.

Qui suis-je ?