Marche funèbre d’une marionnette, de Charles Gounod

La marionnette a régulièrement la gueule de bois. Elle habite en banlieue de Pantin et travaille au théâtre du Luxembourg, où elle fait le guignol. Mais la marionnette a un défaut, lorsqu’elle se sent nouée, elle va s’humecter le gosier au bar du Jiminy Cricket où tout le monde l’appelle vieille branche. Mais à trop s’imbiber, le bois finit par la travailler, la marionnette craque, elle se sent manipulée et bien que connaissant les ficelles du métier elle ne supporte plus ce fil à la patte. Rongée par le doute, à moins que ce ne soit par les termites, elle perd le fil de ses pensées et se met à danser. Elle pense à Pinocchio qui a fini porte-drapeau à Porto-Rico, elle pense à Hitchcock, qui a fini toc-toc à Bangkok. Et elle se dit que c’est vraiment stupide de prendre La marche funèbre d’une marionnette pour une série télévisée de polar. Quand soudain elle s’écrit : « Mais je ne suis pas de bois ! » et s’effondre, désarticulée. Elle dont la vie ne tenait qu’à un fil.

Présentation de « Marche funèbre d’une marionnette » de Charles Gounod écrite en 2012 avec la collaboration de Louise Morel et Léo Papet